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« Une lecture (2012) », Extraits d’entretiens avec Anthony Spira, catalogue « …à main levée… », 1996

 

Qu’est ce qui détermine les formes noires de vos tableaux ?

Elles proviennent, en partie, de la forme la plus archaïque et finalement la plus efficace de circonscrire, de manifester l’espace :la grille et ses variantes. Il n’y a qu’à se référer aux manuels de perspective, au maillage informatique, à la cartographie. Je l’ai décomposée dans de nombreuses directions, cherchant à me surprendre en utilisant des procédures systématiques qui me permettent de découvrir de nouvelles possibilités. (…)

 

De quelle manière travaillez-vous ?

(…) Cela crée une distance physique aussi bien du point de vue de la fabrication que de celui du regard, mais également, grâce aux fonctions de mémoire et de sauvegarde d’enregistrer les moindres étapes qui permettront une prolifération d’études. Je les imprime pour voir

(…) peut être qu’après tout composer, c’est faire le vide.

 

 

Lors de plusieurs visites rendues à l’atelier, j’ai remarqué que vous passiez énormément de temps à préparer la surface blanche.

(…) effectivement, partant volontairement d’une toile préparée industriellement au grain assez grossier, je me trouve dans l’obligation de la recouvrir de nombreuses couches de peinture blanche jusqu’à l’obtention de cette présence-absence de la surface. C’est l’un des rares moments moment d’abandon au plaisir de la matière…

 

Des lieux « type »

Le support architectural, l’échelle humaine m’aident beaucoup à penser mon travail…

 

Quelles sont les qualités que vous recherchez dans votre travail ?

Malgré l’utilisation de différents systèmes, la manipulation des formes ne doit pas être totalement systématique, démonstrative. Je ne cherche pas à établir un tableau exhaustif des variations possibles à partir d’une même règle. (…) J’essaie de faire en sorte que mon travail possède une présence discrète en étant aussi absent que possible, qu’il donne une sensation de décalage, de glissement…

 

Revenons à l’exposition de cet hiver. Pourquoi ce titre « …à main levée… »

(…) en soi ce titre est un paradoxe. Il fait partie de mon travail. Certains croiront y voir une mécanisation du processus pictural. Ce n’est pas le cas…C’est un défi à ce que l’on considérait comme une preuve de la virtuosité d’un peintre :tracer un cercle parfait « à main levée »